Le financement d'un nouveau site de production n'est pas une mince affaire pour les PME. La laiterie Forster s'est elle aussi posé la question: comment financer d'importants investissements quand on ne dispose que de peu de fonds propres? Elle a pu le faire en recourant à un financement mixte, composé d'une location et d'un leasing, tout en convenant d'un modèle de leasing flexible.
Survivre dans la niche
Le petit magasin est toujours là, en plein cœur d'Herisau, et brave l'énorme concurrence des supermarchés. C'est ici que tout a commencé, il y a 40 ans. Depuis, le marché a énormément changé. Les gros distributeurs donnent le ton, la pression sur les prix s'accentuent. «Nous devons donc miser sur des niches, afin de résister aux géants,» nous dit Markus Forster, le gérant de la laiterie Forster.
L'entreprise est devenue une véritable PME et une entreprise familiale, loin de ses origines de petit magasin et de petite laiterie, une des plus grandes de Suisse orientale, et transforme plus de 8 millions de litres de lait par an. Ce chiffre devrait augmenter dans un avenir proche, avec l'agrandissement du site de production: «Le nouveau site nous permet d'augmenter la production de 50% avec le même nombre d'employés,» confirme Markus Forster.
Investissements dans l'avenir
Le nouveau site dans la zone industrielle de Herisau est un investissement dans l'avenir: il accroît l'efficacité, améliore tant la logistique que le bilan CO2 et crée des possibilités de croissance supplémentaire. En effet, l'ancien site de production n'avait plus de place pour accueillir toutes les marques de l'entreprise, des produits pour les entreprises de la région, outre les marques tierces destinées aux grands distributeurs.
«Ce n'est pas facile à concilier les petits agriculteurs en tant que fournisseurs, et les discounteurs en tant que clients, mais nous y arrivons,» commente Markus Forster. La laiterie a essayé très tôt de commercialiser ses produits dans des commerces de détail, collaborant avec Spar depuis 1993 et avec Lidl depuis 2009. Depuis, les laits et yaourts bio vendus dans les supermarchés affichent des taux de croissance annuels qui frôlent les 20 %.
Leasing d'une installation de production et de remplissage
L'entreprise ne disposant que de liquidités limitées, financer le projet à hauteur de 32 millions de francs était un véritable défi. Pas question d'utiliser des capitaux propres: «Rien que les 12 millions nécessaires pour le nouveau bâtiment auraient largement dépassé nos possibilités», concède Markus Forster. La solution: un investisseur extérieur qui était prêt à construire le bâtiment à ses frais. La laiterie loue le terrain à une fondation d'investissement pour une durée de 25 ans et devrait récupérer le bâtiment en 2046.
Forster est également sorti des sentiers battus pour ses investissements dans l'infrastructure, finançant l'installation de production, qui sert encore pour des produits de niche, avec ses fonds propres. Cette fois, l'entreprise a misé sur le leasing. Le financement portait sur une installation de production et une ligne de remplissage. «A nos yeux, combiner le leasing et la location est une solution sûre,» nous dit Forster. Le patron, âgé de 63 ans, mise beaucoup sur une planification sécurisée, car ce sont ses trois enfants qui reprendront l'entreprise.
Des redevances de leasing adaptées au chiffre d'affaires
Les installations doivent servir pendant 20 ans – bien plus longtemps que le contrat de leasing, conclu pour dix ans. L'entreprise familiale a investi dans une solution durable: les installations fonctionnent à l'énergie solaire et la chaleur qui se dégage de l'installation de réfrigération est récupérée pour le chauffage. Le gérant est convaincu que «l'énergie sera plutôt plus chère que moins chère à l'avenir, même si certaines installations coûtent moins cher.»
La mise en service prend du temps car le système doit d'abord se roder. Les redevances de leasing progressives réduisent les coûts pendant la phase de développement: elles sont plus basses pendant les huit premiers mois, puis augmenteront – en fonction des prévisions de chiffres d'affaires. «Cela nous laisse le temps d'éradiquer les quelques petites difficultés initiales», déclare Markus Forster. 10'000 litres de lait par heure devraient bientôt circuler dans l'installation. L'entreprise se hisse ainsi à la portée des leaders du marché dans les commerces de détail et des clients.
«Les premières redevances basses nous laissent du temps pour éradiquer les quelques petites difficultés initiales.»
Markus Forster, gérant de la laiterie Forster
Interview: Trois questions à Markus Forster, gérant de la laiterie Forster
Pourquoi un leasing?
Markus Forster: Nous n'avions pas les liquidités nécessaires pour financer notre nouvelle installation de production et d'emballage avec des fonds propres. Le leasing nous apporte de la sécurité dans notre planification et les redevances flexibles réduisent la pression sur les coûts dans la phase de départ.
Pourquoi pas un crédit?
M. F.: Un crédit aurait coûté plus cher et aurait été plus compliqué. Les banques exigent des sûretés et des garanties de la même ampleur, pour obtenir des prêts importants. Il en va autrement pour le leasing, l'objet en leasing étant une garantie suffisante.
Pourquoi avoir choisi Raiffeisen?
M. F.: Raiffeisen était très intéressée à notre projet dès le début. J'ai également étudié des solutions à l'étranger mais le contact personnel compte beaucoup pour moi. Lors de l'entretien avec mon conseiller Clientèle entreprises, je me suis senti tout de suite compris.
Markus et Heidi Forster ont repris une petite coopérative laitière à Herisau (AR) en 1981. Le couple s'est lancé dans la production en 1992 et a agrandi la coopérative une première fois en 2001. Depuis, la PME est devenue l'un des plus gros transformateurs de lait de Suisse orientale. L'entreprise familiale et ses 30 employés ont déménagé dans un nouveau site de production dans la zone industrielle d'Herisau en été 2021.