Les vents contraires persistent

Le PMI PME Raiffeisen a progressé de 50.2 à 50.3 points en novembre et reste donc juste au-dessus du seuil de croissance. Cette légère hausse s’explique principalement par la composante des commandes, qui est passé de 50 à 51.5 points. Il est remarquable que l’augmentation du carnet de commandes soit, pour la première fois depuis longtemps, de nouveau portée par les PME orientées sur l’exportation. Leur carnet de commandes se situe désormais au-dessus de la barre des 50 points, alors qu’il se situait parfois nettement en dessous les mois précédents. En revanche, les autres composantes du PMI ne laissent entrevoir aucun signe de reprise. L’évaluation du volume de production s’est même détériorée, passant de 53 à 50,4 points. Les composantes de l’emploi et des stocks d’achats se sont légèrement améliorées, mais restent inférieures au seuil de croissance de 50 points.

La composante de l’emploi se trouvant toujours en zone de contraction indique que le marché de l’emploi dans l’industrie continue de s’affaiblir au quatrième trimestre. A la fin du troisième trimestre, le nombre d’emplois à plein temps dans le secteur manufacturier était inférieur de près de 11’000 (-1,7%) au niveau de l’exercice précédent. Seul le secteur pharmaceutique enregistrait encore une croissance de l’emploi, tandis que les autres secteurs industriels ont connu une évolution négative. La baisse la plus marquée a été observée dans la construction de véhicules (-4,9%), suivie par le secteur du textile et de l’habillement (-3,0%), la mécanique de précision et l’horlogerie (-2,7%) ainsi que dans l’industrie MEM (-2,1%).

Par rapport à l’enquête spéciale de juillet, un peu plus d’entreprises exportatrices considèrent désormais que leur effectif actuel est trop élevé (36% contre 31%). Fait intéressant, les plans d’embauche pour les six prochains mois ne se sont toutefois pas détériorés davantage, selon l'actuelle l’enquête spéciale. Plus d’entreprises qu’en juillet prévoient une augmentation de leurs effectifs, tandis que moins d’entre elles s’attendent à une réduction. Dans l’ensemble, les attentes positives et négatives en matière d’emploi s’équilibrent donc. Les PME interrogées tablent donc sur une stabilisation conjoncturelle et espèrent éviter ainsi des suppressions d’emplois. Les PME orientées sur le marché intérieur envisagent toujours d’embaucher, même si les attentes sont un peu plus modérées qu’en juillet.

Malgré l’accord avec les Etats-Unis, nous ne prévoyons toutefois pas de reprise rapide dans le secteur exportateur. Dans de nombreux secteurs, les exportations vers les Etats-Unis ont dépassé le niveau de l’année précédente, ce qui s’explique par des exportations anticipées. Il existe donc toujours un risque que les exportations vers les Etats-Unis diminuent dans les prochains mois – d’autant plus que le droit de douane de 15% continue de représenter une charge importante pour les secteurs concernés. L’évolution toujours faible de la demande en provenance de la zone euro et de la Chine génère un vent contraire supplémentaire. Les PME interrogées par Raiffeisen qui prévoient des suppressions d’emplois ne justifient généralement pas cette intention par les droits de douane américains, mais par la conjoncture industrielle générale, en berne depuis longtemps. Les droits de douane américains ont jusqu’à présent pesé moins lourdement sur le commerce mondial que prévu, mais aucun signe de changement de tendance vers une évolution plus dynamique n’est pour l’instant visible.

Intégrez sans plus attendre l'indicateur conjoncturel!