Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent l'épine dorsale de l'économie suisse et représentent 99,8 % des entreprises suisses. L'avenir de chacune d'entre elles dépend en partie du bon règlement de leur transmission.
Une PME sur sept n'a pas réglé sa transmission
L'économie suisse compte actuellement près de 588'000 PME. Des études montrent que 20 % d'entre elles envisagent une transmission dans les cinq années à venir. Ces changements de propriétaire concernent 500'000 salariés, soit près de 10 % des emplois dans le pays, ce qui crée une grande responsabilité pour les PME suisses.
Beaucoup de ces entreprises rencontrent des difficultés face à leur transmission. D'après la «Nachfolge-Studie KMU Schweiz 2020» (Etude sur la transmission des PME suisses 2020) du cabinet d'analyses économiques Bisnode D&B, actuellement 13,1 % des entreprises en Suisse doivent se préparer à des problèmes de transmission car leurs propriétaires ou administrateurs ont déjà plus de 60 ans et ne sont pas encore suffisamment préoccupés par leur succession.
Un processus de transmission peut durer jusqu'à cinq ans et plus
Les émotions sont l'obstacle le plus fréquent
Les petites entreprises sont les plus durement touchées
En pourcentage, ce sont les très petites entreprises de un à neuf employés qui sont le plus concernées par des «transmissions non réglées». Selon Bisnode D&B, 13,2 % d'entre elles sont confrontées à un problème de transmission non réglée. Ce problème touche également encore 12,6 % des entreprises de 10 à 49 employés, alors que seulement 6,2 % des grandes entreprises de 50 à 249 employés sont concernées.
On note également que les transmissions non réglées concernent avant tout les entreprises individuelles (20,5 % des cas). Viennent ensuite les sociétés anonymes (12,9 %) et les Sàrl (7,7 %). Les sociétés en commandite (12,9 %) sont plus durement touchées par des transmissions non réglées que les sociétés en nom collectif (6,4 %).
Les petites entreprises sont les premières concernées
Le secteur de l'impression est le plus touché par des problèmes de transmission
Selon l'étude réalisée par Bisnode D&B, les plus gros problèmes de transmission se concentrent dans le secteur de l'impression et de l'édition, où actuellement 19,7 % des entreprises y sont confrontées. Suivent les cabinets d'architecture (16,1 %) et le commerce de détail (16,1 %). En revanche, moins d'une entreprise sur dix rencontre des problèmes de transmission dans les secteurs suivants: services informatiques (9,5 %), fabrication de denrées non conservables (9,5 %), services sociaux (9 %) et offre de services aux personnes (8,3 %).
La Suisse du Nord-Ouest présente la part la plus importante de transmissions non réglées
En considérant les régions suisses, le taux des transmissions d'entreprises en cours / non réglées fluctue entre 10,3 % (Tessin) et 15,4 % (Nord-Ouest).
Le taux de transmissions non réglées est le plus élevé dans la Suisse du Nord-Ouest.
Quelle est la solution de transmission la plus fréquente?
Les résultats de Bisnode D&B montrent qu'en Suisse, actuellement, 41 % des transmissions d'entreprises sont des transmissions au sein de la famille. C'est ce qu'on appelle un «Family-Buy-Out» (FBO). Il est suivi de très près par la vente de l'entreprise et son rachat par une personne physique ou morale extérieure à l'entreprise (40 %). Il s'agit d'un «Management Buy-In» (MBI). Avec 19 %, la troisième solution est le «Management-Buy-Out» (MBO), à savoir la reprise de l'entreprise par un collaborateur interne.
S'agissant du temps effectivement nécessaire, les trois variantes de transmission présentent de nettes différences. Selon Bisnode D&B, la durée moyenne du premier contact entre le cédant et le repreneur, dans le cadre d'un Management Buy In (MBI) est de 1,6 an, de 3,3 ans en cas de Management Buy Out (MBO) et de 6,6 ans s'il s'agit d'un Family Buy Out (FBO).
La transmissions au sein de la famille sont les plus fréquentes
La transmission concrètement: que conseillent les experts?
Nicole Conrad a déjà accompagné de nombreuses transmissions. Son principal conseil: dans le cadre de ce processus complexe, l'entrepreneur a besoin d'anticiper les démarches et de s'entourer d'un partenaire à la fois bienveillant et critique.