Situation fragile dans l’industrie

L’indice Raiffeisen PMI PME est passé de 50,5 à 50,2 points en octobre. La situation économique des petites et moyennes entreprises du secteur industriel est donc restée pratiquement inchangée par rapport au mois précédent. Certains éléments de l’évolution de l’activité ont toutefois connu des changements parfois nets. En septembre, la composante production a progressé de 50,5 à 53,0 points en raison de la hausse du volume des commandes. Cette évolution positive des carnets de commandes ne s’est toutefois pas poursuivie en octobre: la composante correspondante a chuté de 52,6 à 50,0 points, ce qui indique l’absence d’autres impulsions de production. Après une augmentation surprenante le mois précédent, le niveau de l’emploi a quant à lui reculé. La composante de l’emploi a diminué de 51,1 à 48,3 points. En revanche, l’allongement des délais de livraison est positif: la composante correspondante a progressé de 47,0 à 51,2 points, ce qui indique une meilleure utilisation des capacités de production.  La composante des stocks a au contraire chuté de 48,7 à 45,6 points et se situe ainsi sous le seuil de croissance de 50 pour le quatrième mois consécutif, signal d’une demande toujours modérée.

Dans l’ensemble, le nombre de PME faisant état d’une amélioration de leur situation économique est à peu près le même que celui faisant état d’une détérioration. La stabilité continue toutefois de reposer principalement sur les entreprises industrielles opérant sur le marché suisse. Les entreprises signalant une baisse de leur activité prédominent parmi les PME exportatrices. Les résultats du Raiffeisen PMI PME sont donc similaires à ceux de l’indice des directeurs d’achat de procure.ch, qui mesure principalement la situation commerciale des grandes entreprises.

L’enquête spéciale réalisée dans le cadre du Raiffeisen PMI PME mensuel confirme que la situation est toujours difficile dans le secteur industriel. Il a été demandé aux entreprises participantes quels défis les préoccupaient le plus à l’heure actuelle. Les réponses sont claires: environ 60% citent la situation actuelle du marché et de l’économie comme étant la principale charge. Cette proportion est encore plus élevée, avec 75%, parmi les entreprises tournées vers l’exportation. Outre la situation conjoncturelle générale, les entreprises font également référence aux tarifs douaniers américains et parfois au franc fort.

La pénurie de personnel et de main-d’œuvre qualifiée, qui est le plus souvent mentionnée par les PME de plus petite taille opérant principalement en Suisse, vient en deuxième position, avec 9%. Les entreprises citent ensuite les aspects de rentabilité, notamment des mentions de la pression sur les prix, de coûts élevés et de marges en baisse, comme étant la charge la plus importante. Les défis liés à la numérisation sont moins souvent mentionnés. De même, les thèmes stratégiques et opérationnels comme la compétitivité à long terme ou les charges administratives ne sont abordés que de manière isolée.

Dans l’ensemble, cette enquête spéciale montre que les incertitudes conjoncturelles occupent actuellement une place prépondérante, tandis que les questions structurelles et autres sont moins importantes.

Intégrez sans plus attendre l'indicateur conjoncturel!