• La plupart des PME suisses se déclarent optimistes quant à leur situation économique; toutefois, les perspectives s’assombrissent.
• Les entreprises interrogées s’attendent à une baisse des ventes et des marges.
• Les principaux risques sont les prix élevés de l’énergie et des matières premières, la disponibilité des matières premières et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
• Améliorer les relations avec l’UE, simplifier les procédures administratives et permettre de combler les besoins en personnel sont les principales demandes adressées aux dirigeant·e·s politiques.

Zurich, 13 septembre 2023. L’étude sur les PME, publiée par Kearney en coopération avec Raiffeisen, swiss export et Angst+Pfister AG, donne pour la sixième année consécutive un aperçu de la situation économique, des défis et des opportunités actuels des petites et moyennes entreprises suisses. Cette prise de pouls montre comment les entreprises se positionnent face aux défis géopolitiques et macroéconomiques, et comment elles se préparent pour l’avenir.

Cette année, l’enquête s’est concentrée sur la résilience des entreprises dans un environnement toujours ardu. Les PME interrogées s’inquiètent avant tout de l’enchérissement des matières premières et de l’énergie, de leur disponibilité à l’offre, et de la pénurie de main-d’œuvre. Néanmoins, la majorité d’entre elles s’estiment suffisamment résilientes face à ces défis.

Après l’évaluation très positive des PME révélée par l’édition de l’an passé, cet optimisme s’estompe de plus en plus. En 2021, 76% des entreprises interrogées tablaient encore sur une évolution bonne ou très bonne au cours des trois années suivantes; en 2022, ce chiffre était de 67%, et cette année, il n’est plus que de 62%. Le pessimisme des PME se reflète entre autres dans leurs pronostics financiers. Seule la moitié d’entre elles espèrent une augmentation de leur chiffre d’affaires cette année, contre 63% en 2022 et 69% en 2021.

Roger Reist, responsable Clientèle entreprises, Treasury & Markets et membre de la Direction de Raiffeisen Suisse, constate actuellement de sérieux vents contraires pour les PME: «L’essor de la demande de biens des ménages qui a suivi la pandémie s’est calmé, et ceux-ci dépensent à nouveau davantage pour les services. En même temps, la demande industrielle est plombée par une inflation persistante, notamment à l’étranger, et par la hausse des taux d’intérêt. Néanmoins, l’étude confirme que la majorité des PME suisses ont des assises robustes.»

Adapter les processus pour renforcer la résilience

L’étude a également examiné la manière dont les PME réagissent aux situations de crise et aux défis complexes afin d’atténuer ou de prévenir leur impact sur leur activité – voire d’en tirer profit. Pour les PME, la satisfaction de la clientèle et du personnel est le premier critère pour mesurer leur propre résilience. Les chiffres clés financiers ne viennent qu’après. Pour ce qui est des défis concrets révélés par notre enquête, le plus criant est l’augmentation du coût des matières premières, de l’énergie, des transports et de la logistique. Toutefois, les PME s’attendent à des difficultés notables ces prochaines années, notamment dans le recrutement de main-d’œuvre qualifiée; elles ne sont que 19% à s’estimer bien préparées face à la pénurie de personnel.

L’étude révèle cependant que les PME ont mis en œuvre de nombreuses mesures face à ces crises et défis, au premier rang desquelles des améliorations aux processus d’exploitation, en particulier la digitalisation. Viennent ensuite les investissements dans l’innovation et l’ajustement des tarifs et des stratégies clientèle.

Claudia Moerker, directrice de l`association swiss export, constate que beaucoup d’entreprises ont optimisé leurs chaînes d’approvisionnement, et maintenu les stocks aussi faibles que possible afin de réduire les coûts: «Cette stratégie a rendu les entreprises vulnérables. Afin de soulager les systèmes, elles devraient miser sur des mesures de long terme. Une régionalisation de la base des fournisseurs ainsi que le recours aux technologies digitales et à l’intelligence artificielle sont des facteurs clés pour accroître la résilience aux crises et devenir plus durable.»

Contrer les risques conjoncturels

Le nombre d’entrepreneurs qui tablent sur une évolution «bonne à très bonne» de leur activité sur les trois prochaines années a considérablement diminué depuis 2021. Les crises et défis qui se sont succédés ces dernières années ont laissé des traces. Si de nombreuses entreprises se disent encore bien préparées aux crises, un grand nombre souffre des récentes perturbations économiques et géopolitiques. 

Comme l’an passé, les PME interrogées citent les prix élevés de l’énergie et des matières premières, le manque de main-d’œuvre et de personnel qualifié et, une fois de plus, l’incertitude des relations bilatérales entre la Suisse et l’UE comme étant les principaux risques qui marqueront les douze prochains mois.

Depuis l’échec de l’accord-cadre avec l’UE, les relations bilatérales entre la Suisse et l’UE sont pratiquement au point mort; c’est pourquoi près de la moitié des répondant•e•s appellent les politiques à trouver une solution au problème européen. L’étude montre également que l’importance de cette préoccupation augmente avec la taille de l’entreprise. 

Compte tenu du manque croissant de main-d’œuvre qualifiée, la nécessité de combler les besoins de personnel, de garantir des conditions-cadres attractives et de promouvoir davantage la place économique Suisse a également augmenté par rapport aux éditions précédentes. La pénurie de personnel qualifié, déjà très prononcée dans certains secteurs, souligne que des efforts considérables sont nécessaires à cet égard, tant du côté politique que de celui des entrepreneurs. 

Réalisée chaque année depuis 2018, l’«Etude sur les PME» dresse un état des lieux de la situation des PME suisses. De fin mai à début juillet 2023, 382 représentant·e·s de PME suisses ont participé à cette édition. Vous trouverez cette étude ainsi que des informations complémentaires à l’adresse raiffeisen.ch/etude-sur-les-pme-2023.

Communiqué de presse (PDF, 165.9KB)

Etude sur les PME 2023 (PDF, 1.3MB)