Réseautage & COVID: oui, mais comment?

Annulation des foires, conférences et autres manifestations, diminution des rendez-vous personnels avec ses clients: la pandémie a réduit les contacts physiques quasiment à néant. Le réseautage reste-t-il possible en cette période de crise? Les deux entrepreneures sont du même avis: c’est une question de perspective. Franziska Kunz a profité des derniers mois pour renforcer son réseau, (ré-)activer d’anciens et de nouveaux contacts et développer son personal branding, c.-à-d. sa propre image, telle une marque. Pour Pascale Leutwiler, le sésame donnant accès au réseautage était également «en ligne»: différents canaux et réseaux lui ont permis d’échanger et de trouver un équilibre en cette période difficile.

 

Chère Pascale,
 

Jusqu’en février 2020, le réseautage n’avait plus de secret pour nous: évènements d’entreprise, apéritifs d’affaires, foires, conférences, formations, etc. Peu importait le cadre, nous étions passés maîtres dans l’échange, la mise en contact, le développement de relations et la rencontre de nouvelles personnalités.
 

La pratique du réseautage met l’accent sur l’échange actif et l’interaction entre contacts privés et/ou professionnels. Elle permet de mieux se connaître mutuellement et crée ainsi un climat de confiance. Au fil des rencontres, ces liens sont approfondis et la confiance renforcée.
 

Mais cela ne suffit pas: les réseaux doivent être soignés. L’anglais, qui parle de «net-work» et de «net-working», ne s’y trompe pas. Mais réseautage est-il synonyme de labeur pour autant? Contrainte, mal nécessaire ou plaisir dans le quotidien entrepreneurial, le réseautage se teinte d’une connotation différente pour chacun d’entre nous. Aussi revient-il aux entrepreneur·es de répondre à cette question.
 

Personnellement, je trouve très enrichissant de rencontrer de nouvelles personnes, d’entendre quels sont leurs succès et leurs préoccupations et d’apprendre à travers leurs expériences. Il est particulièrement intéressant de fréquenter différents réseaux, car selon le réseau, les personnes font face à d’autres difficultés et ébauchent des solutions différentes pour y faire face. En reliant ces divers univers, j’ai accès à une masse de connaissances conséquente, qui me permet de trouver des réponses aux questions que je me pose.

Voici trois astuces qui m’aident à tirer un profit maximum du réseautage et qui incluent également l’entretien du réseau.
 

Conseil n° 1: la qualité prime sur la quantité
Il vaut mieux avoir un réseau de petite taille, mais avec un échange actif. Il ne s’agit pas d’être «suivi» par un maximum de personnes, mais d’avoir et de soigner une relation avec d’autres personnes.
 

Conseil n° 2: le choix stratégique du réseau
À qui pourrais-je m’adresser dans quel type de situation? Qui pourrait m’aider par rapport à tel problème? Je me suis posé ce type de questions au moment de mettre en place mon réseau. Au fil des années, il a gagné en diversité, comme le montre la liste non exhaustive ci-dessous:

  • Entrepreneure/CEO: Club des Entrepreneurs RCE, chambres de commerce

  • Membre du Conseil d’administration: Réseau de CA

  • Coach: Associations professionnelles, collègues, supervision et intervision
  • Formatrice: Hautes écoles spécialisées, collègues, TBR-Community
  • Juriste et juge suppléante: Avocats et tribunal

     

     

Conseil n° 3: partager ses connaissances
Proposez votre aide, si cela semble utile et opportun, lors des échanges au sein du réseau. Il peut s’agir d’une idée, d’un contact, d’une invitation à approfondir le sujet séparément, d’un conseil par rapport à ce qui a fonctionné dans votre situation, etc.
 

Comment ai-je soigné mon réseau en période de COVID? «En ligne» est le nouveau sésame, «plateformes» et «communautés» les nouveaux mots clés. Mais lesquelles choisir? Pour les plateformes, je me suis concentrée sur LinkedIn (cf. conseil n° 1). J’utilise très souvent les InMail personnels pour contacter des personnes et/ou réactiver ou renforcer certains contacts. Poster des articles intéressants (cf. conseil n° 3), mais aussi aimer et commenter d’autres posts fait également partie du réseautage.
 

Un effet intéressant de la pandémie a été la redécouverte du téléphone pour le maintien de contacts locaux ou nationaux. Il offre une alternative bienvenue à Zoom et MS Teams. Un autre effet COVID est la croissance impressionnante du réseau international. Il a été beaucoup plus facile de participer à des évènements de communauté internationaux ou à des formations continues, proposées en ligne depuis les États-Unis. J’ai souvent profité de ces nouvelles possibilités. Les échanges interactifs dans les salles de petits groupes (sessions breakout) et une présence régulière m’ont permis de soigner et d’approfondir ces contacts internationaux.
 

Ma formule pour un réseautage réussi serait donc: Visibilité + Engagement + Stratégie.

Je serais ravie de lire tes expériences dans ce domaine, chère Pascale!

Cordiales salutations

Franziska Kunz

Chère Franziska,
 

L’année 2020, le COVID, que dire sur cette année si spéciale. Nous n’avons pas réfléchi à une stratégie particulière mais simplement à faire au mieux pour garder le cap.
 

La peur, je dirais que c’est le premier sentiment qui nous a envahi, on ne savait pas ce qui nous attendait, l’inconnu… il faut savoir se retourner vite dans cette situation d’où l’importance des réseaux.
 

Nous avions mon mari et moi-même participé à divers évènements d’«avant-covid». Nous participions aux différentes conférences, apéritifs d’associations diverses, et nous apprécions particulièrement ce genre de contact. Ces contacts que nous avons créés nous ont énormément apporté lors de cette crise, car nous avions créé un réseau de personnes entrepreneurs se trouvant dans la même situation que nous et nous avons pu partager se soutenir, ne pas se sentir seuls!
 

Nous avons sollicité dans cette crise la FER fédération des entrepreneurs romand pour nous aider avec les RHT, car nous étions un peu perdus avec toute la documentation que nous recevions. Est-ce que nous y avions droit ou est-ce que c’étaient seulement les entreprises qui étaient obligées de fermer? Voilà les questions auxquelles la FER a pu répondre et nous accompagner dans les diverses démarches.
 

L’USAM, la chambre des commerces ainsi que d’autres associations dont nous faisons partie nous envoyaient régulièrement des mises à jour sur les nouvelles normes sanitaires que nous devions pendre au niveau des entreprises et ça été d’une grande aide.
 

D’autres organismes tels que le RCE ont su nous donner des pistes pour avancer dans cette crise mais nous ont aussi proposé divers cours via Zoom qui ont été d’une grande aide pour garder le cap et rester positif sur cette situation anxiogène.
 

Je fais aussi partie à titre privé d’une association des femmes PME en suisse romande et nous avons pu échanger sur ce que nous vivions chacune dans nos entreprises. J’ai également organisé des vidéos conférences uniquement sur le partage et échange et nos situations. Les membres avaient besoin de parler.
 

Nous avons aussi pris le téléphone et appeler nos clients, voir comment ils allaient, prendre de leurs nouvelles et ça nous a fait du bien autant à eux qu’à nous…
 

Avoir une entreprise pendant une pandémie mondiale, était un défi compliqué mais il a été relevé, grâce à toutes les personnes travaillant avec nous chaque jour et tous nos clients qui aujourd’hui encore nous donnent leur confiance pour des magnifiques projets.
 

Ce que l’expérience de cette pandémie nous a apportés, c’est l’importance d’être bien entourés avec les divers réseaux que nous nous sommes créés durant ces diverses années où notre entreprise a évolué. C’est indispensable en tant qu’entrepreneur d’avoir un réseau sur qui ont peut compter. Nous sommes prêts pour le prochain défi.
 

Pascale Leutwiler

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