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Commentaire sur le marché – Un coup d'œil sur la semaine en bourse

L'issue des élections présidentielles américaines propulse les Bourses, mais en Europe et en Suisse, l’euphorie s'est vite volatilisée. En Allemagne, les lueurs d'espoir de l'industrie et la crise politique vont de pair.

Le Trump Trade prend de l'ampleur

Les électeurs américains ont décidé de faire revenir l'ancien président américain Donald Trump à la Maison Blanche. La réaction des marchés a été sans équivoque. La perspective d'une diminution des réglementations et des impôts a dopé le dollar américain, fait jubiler les marchés boursiers et catapulté la cryptomonnaie bitcoin à un niveau record. Les actions bancaires et les titres industriels ont été particulièrement recherchés. Le programme «America First» devrait toutefois redresser toute l'économie intérieure américaine. Les jalons d'un rallye de fin d'année sont ainsi posés. Le facteur d'incertitude «élection présidentielle américaine» n'étant plus là, nous avons neutralisé notre sous-pondération des actions américaines. Les risques liés au Trump Trade se reflètent dans les rendements des obligations d'Etat américaines qui ont récemment progressé dû à l'endettement accru et, par conséquent, à la hausse de la prime de risque. L'impact sur l'or est incertain. La première réaction a été négative à cause du raffermissement du dollar, mais le métal jaune devrait rester recherché comme valeur refuge. Par ailleurs, les droits d'importation envisagés pourraient stimuler l'inflation et augmenter encore la demande d'or.

 

Signaux contrastés des actions suisses

L'euphorie des investisseurs aux Etats-Unis a d'abord profité aux Bourses locales, mais les gains de cours initiaux ont fondu au fil du négoce en raison de la menace des droits de douane américains qui réduiront les revenus futurs. L'assureur Zurich, par exemple, s'est trouvé sous les feux de la rampe lors du reporting. Les chiffres des neuf derniers mois ont certes été affectés à la suite des dommages causés par les ouragans Helene et Milton, mais sont demeurés conformes aux attentes des analystes. Bien que le réassureur Swiss Re ait baissé ses prévisions de bénéfices à cause de l'augmentation des provisions, ses titres ont nettement progressé. L'agence de recrutement Adecco doit faire face à un repli de son chiffre d'affaires, de son bénéfice et de sa marge. Ses actions ont subi une forte pression et perdu 38% depuis le début de l'année. Mais ces chiffres incitent à la prudence car les titres Adecco, réputés indicateurs avancés, anticipent la reprise conjoncturelle plus que ceux d'autres entreprises. Le fabricant de compresseurs Burckhardt Compression a fait état d'une solide croissance de son chiffre d'affaires et de son bénéfice. Ses entrées de commandes ont été aussi convaincantes que ses perspectives réjouissantes. 

Ainsi, le deuxième semestre devrait s'avérer nettement plus dynamique. Pendant l'exercice clos fin août, le fabricant de chocolat Barry Callebaut a certes vendu autant de chocolat qu'auparavant, mais réalisé un chiffre d'affaires nettement plus élevé en raison des hausses de prix. Même si ses coûts de restructuration ont pesé sur le bénéfice, la perspective de coûts révisés à la baisse a fait grimper le cours de ses actions. Le groupe technologique AMS Osram envoie des signaux contrastés: chiffre d'affaires baissier, mais rentabilité améliorée.

 

Turbulences en Allemagne

La coalition tricolore allemande est de l'histoire ancienne. Les désaccords sur le budget et le frein à l'endettement ont conduit à la rupture définitive des partis au gouvernement. De nouvelles élections auront lieu, reste à savoir quand. A la crise économique s'ajoute désormais une crise politique. Il est donc d'autant plus réjouissant que le secteur industriel allemand se porte un peu mieux en cette période délicate. Les commandes ont augmenté plus que prévu. Donc une lueur d'espoir même si les indices des directeurs d'achat restent en zone de contraction. A cela s'ajoutent les droits de douane à l'importation que le futur président américain entend mettre en place. Une stabilisation se dessine certes, mais pas de quoi se réjouir trop tôt.

 

BMW toussote

Les actions du constructeur automobile anticipent beaucoup, à ce que l'on dit. Depuis leur pic annuel en avril, les valeurs ont perdu 38%. Après la publication des résultats du troisième trimestre, les titres BMW ont continué de chuter et le bénéfice aussi, de 84%, principalement à cause des faibles affaires en Chine et d'une vaste campagne de rappel.Ainsi, le deuxième semestre devrait s'avérer nettement plus dynamique. Pendant l'exercice clos fin août, le fabricant de chocolat Barry Callebaut a certes vendu autant de chocolat qu'auparavant, mais réalisé un chiffre d'affaires nettement plus élevé en raison des hausses de prix. Même si ses coûts de restructuration ont pesé sur le bénéfice, la perspective de coûts révisés à la baisse a fait grimper le cours de ses actions. Le groupe technologique AMS Osram envoie des signaux contrastés: chiffre d'affaires baissier, mais rentabilité améliorée.

Le programme

Inflation aux USA

Les chiffres de l'inflation américaine seront publiés le 13 novembre et permettront de tirer des conclusions sur la future politique monétaire chez l'oncle Sam

Gros plan

La Fed baisse ses taux

Les autorités monétaires américaines ont abaissé les taux directeurs de 25 points de base. Nous tablons sur un nouvel assouplissement en décembre.

Graphique de la semaine

Sous l'emprise des élections américaines

Evolution de la volatilité, à l'aune de l'indice VIX

Sources: Bloomberg, CIO Office Raiffeisen Suisse

Les élections présidentielles américaines suscitent l'incertitude. La volatilité des marchés des actions reflète l'ampleur de ce phénomène. Plus la décision approche, plus les fluctuations sont importantes. Mais ce n'est qu'une face de la médaille car les incertitudes géopolitiques et la dynamique conjoncturelle baissière jouent aussi leur rôle. Donald Trump aura désormais le destin des Etats-Unis entre ses mains pour les quatre prochaines années. Avec sa nette victoire électorale, au moins un facteur d'incertitude est désormais écarté. En conséquence, le «baromètre de la peur» VIX a sensiblement reculé.