Classe d‘actifs en vue: obligations
La Fed estime avoir gagné la bataille contre l’inflation. Ayant baissé ses taux d’intérêt, elle se concentre à présent sur la conjoncture.
Edition 27.09.2024
La courbe des taux américains se normalise mais reste inversée
En septembre, la Fed a, elle aussi, entamé son cycle de baisse, abaissant son taux directeur de 50 points de base. Si elle a autant hésité, c’est surtout parce que la conjoncture américaine s’est montrée solide pendant très longtemps. Elle l’est toujours d’ailleurs. Néanmoins, la conjoncture s’essouffle. Notamment le marché de l’emploi. L’action de la Fed montre qu’elle se détourne de la lutte contre l’inflation en faveur du soutien à l’économie.
Courbe des taux des obligations d’Etat américaines
Sources: Bloomberg, CIO Office Raiffeisen Suisse
La politique des autorités monétaires est déjà anticipée dans les taux. Le renversement de la courbe des taux est donc claire: le marché s’attend à ce que les taux directeurs baisseront encore. Sinon, les rendements des emprunts d’Etat sur 1 à 6 ans ne seraient pas inférieurs aux taux du marché monétaire. Parallèlement, l’inversion de la courbe des taux a nettement diminué depuis le début de l’année. De nouvelles baisses de taux encourageraient une normalisation complète, surtout en cas d’atterrissage en douceur.
Le marché anticipe des baisses de taux mais se repositionne constamment
Les taux ont globalement fléchi avec le revirement de la politique monétaire. Cela concerne également les emprunts de la Confédération suisse. Etant donné leur rémunération infime, le mouvement est certes moins prononcé, mais tout de même considérable. Alors que les obligations à 10 ans affichaient un rendement de plus de 0,9% en avril, celui-ci n’est plus que d’environ 0,5%.
Evolution des rendements des obligations d’Etat américaines et suisses à 10 ans
Sources: Bloomberg, CIO Office Raiffeisen Suisse
En raison de cette correction déjà intégrée aux échéances plus longues, la marge de manœuvre pour une nouvelle baisse des rendements est limitée. Aux Etats-Unis notamment, le résultat des élections de novembre et la dette qui part en flèche pourraient inciter les investisseurs à exiger une prime de risque accrue. Partant, nous continuons de privilégier les obligations à courtes échéances afin de minimiser le risque lié aux durations et de profiter des taux encore élevés.