• Marchés & opinions
  • Placements

Classe d‘actifs en vue: obligations

A la recherche de rendements, les primes de risque ont fondu. Cela se traduit par des gains en capital attractifs pour les investisseurs. Oracle montre à quel point cela peut changer rapidement.

28.11.2025

La prime de risque en baisse aggrave la pénurie de placements

Le rating Investment Grade est un gage de qualité. En raison de leur règlement d’investissement, beaucoup d’investisseuses et investisseurs professionnels sont tenus de respecter cette catégorie de notation, ce qui explique pourquoi les titres correspondants sont très demandés, ce qui tire leur rendement vers le bas. Bien que la fourchette des notations Investment Grade s’échelonne de AAA à BBB-, il se peut que les risques encourus ne soient pas rémunérés en conséquence. 

C’est ce que montre l’évolution de la prime de risque entre les obligations de rating BBB et celles notées AAA. Depuis fin 2022, elle a baissé de 1,5% à 0,6% actuellement. Alors que la prime de risque offrait aux investisseuses et investisseurs un rendement attractif sous forme de gains en capital à l’époque, elle se situe désormais à la limite inférieure de son évolution à long terme. Cela signifie que les investisseuses et investisseurs ne sont plus correctement indemnisés pour les risques qu’ils prennent avec un tel investissement.

 

Evolution de la prime de risque AAA-BBB dans le Swiss Bond Index (SBI)

Evolution de la prime de risque AAA-BBB dans le Swiss Bond Index (SBI)

Sources: Bloomberg, CIO Office Raiffeisen Suisse

Actuellement, on craint même que les débiteurs dont la solvabilité se situe au bas de la fourchette Investment Grade ne soient mis en difficulté en raison du ralentissement conjoncturel et de l’assouplissement de la politique de taux au point mort. Une perte du rating Investment Grade entraînerait une poussée des ventes d’obligations. Les investisseuses et investisseurs seraient alors confrontés à une forte perte de cours, et les entreprises concernées, à des coûts de financement plus élevés.

Les investisseuses et investisseurs sceptiques veulent être dédommagés

Oracle illustre parfaitement l’incertitude des investisseuses et investisseurs. Les coûts d’un Credit Default Swap pour se couvrir pendant cinq ans contre un défaut de paiement du groupe de logiciels ont presque triplé depuis fin septembre. La hausse a commencé avec l’annonce qu’Oracle allait racheter la filiale américaine de TikTok au sein d’un consortium et émettre une obligation à cette fin.

 

Evolution d’une assurance contre le risque de défaillance (CDS) pour les obligations Oracle, en points de base

Evolution d’une assurance contre le risque de défaillance (CDS) pour les obligations Oracle, en points de base

Sources: Bloomberg, CIO Office Raiffeisen Suisse

Mais ce n’était que le début. Des prêts de plusieurs milliards contractés pour mettre en place des centres de calcul pour l’intelligence artificielle ont inquiété les investisseuses et investisseurs. Celles-ci participeront à son financement mais veulent être dédommagés pour le risque supplémentaire. Les majorations de crédit devraient donc continuer à augmenter.