Classe d'actifs en vue: obligations

La durabilité est un thème récurrent chez les investisseurs. Le marché des obligations vertes croît rapidement. Il est donc indispensable d'avoir une réglementation juridiquement contraignante pour cette catégorie de placement.

Les obligations vertes sont recherchées

Les glaciers suisses ont perdu un bon dixième de leur volume depuis 2022. D'après l'EPF de Zurich, 80 à 90% d'entre eux pourraient avoir totalement disparu d'ici 2100. Face à de telles prévisions, la forte croissance du marché des obligations vertes («Green Bonds») n'a rien d'étonnant. Depuis 2014, le volume des émissions annuel est passé de 37 milliards à près de 500 milliards de dollars. Le léger repli de 2022 s'explique par la corrélation croissante avec l'ensemble du marché obligataire. 

Evolution du volume mondial d'émissions de Green Bonds, en milliards de dollars US

Sources: Climate Bonds Initiative (CBI), CIO Office Raiffeisen Suisse

Une grande partie des capitaux est investie dans des projets énergétiques

Contrairement aux obligations traditionnelles, les émetteurs d'obligations vertes investissent les capitaux exclusivement dans des projets qui préservent ou protègent l'environnement et le climat. En 2022, un bon tiers des fonds ont été investis dans des projets énergétiques, suivis des bâtiments et du transport.

Utilisation du volume mondial d'émissions de Green Bonds en 2022

Sources: Climate Bonds Initiative (CBI), CIO Office Raiffeisen Suisse

Jusqu'à présent, les obligations vertes n'étaient soumises à aucune réglementation juridiquement contraignante. Les «Green Bond Principles» de l'International Capital Market Association avaient valeur de lignes directrices pour les émetteurs. Face à leur importance croissante, une taxonomie uniforme est toutefois devenue indispensable. L'Union européenne (UE) a adopté en octobre un règlement portant création d'une norme des obligations vertes européennes (EuGB). L'objectif est de réduire le «Greenwashing» et d'inciter à investir davantage dans des projets écologiquement durables.

En théorie, pour une même durée, il ne devrait pas y avoir de différence de rendement entre les obligations vertes et leurs pendants conventionnels. Mais en pratique, en raison de l'inefficience du marché, il est possible que les obligations vertes génèrent moins de rendement, ce qui est qualifié de «Greenium». L'attractivité des obligations vertes s'est néanmoins encore accrue avec le revirement des taux. En outre, en tant qu'investisseur, il faut garder à l'esprit qu'un tel investissement permet d'apporter une contribution modeste mais importante à la protection du climat.