Commentaire sur le marché – Un coup d'œil sur la semaine en bourse

L’inflation aux Etats-Unis persiste et incite à la prudence. Néanmoins, le moral des investisseurs reste bon. Une fois de plus, les résultats des entreprises sont contrastés.

Graphique de la semaine

Stabilisation à un faible niveau

Indice SECO du climat de consommation

Stabilisation à un faible niveau

Sources: SECO, CIO Office Raiffeisen Suisse

Monsieur et Madame Suisse s’inquiètent de leur situation financière. C’est ce que révèle également l’indice du climat de consommation du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), qui s’est établi à -42 points en février. Après sa chute de l’automne dernier, le baromètre s’est donc stabilisé juste au-dessus du niveau qu’il avait atteint au moment du déclenchement de la pandémie de coronavirus (-47 points). Un examen du passé permet d’être prudemment optimiste. En effet, un creux est généralement suivi d’une amélioration du moral des consommateurs. La robustesse de l’économie et le reflux de l’inflation en Suisse plaident également en ce sens.

Gros plan

Les Allemands adorent les vélos électriques

Selon les données de l’association allemande de l’industrie des deux roues (ZIV), le nombre de vélos électriques vendus en Allemagne l’an dernier se chiffre à 2,1 millions dépassant pour la première fois les ventes de vélos classiques (1,9 million).

 

Le programme

Quatre, d’un coup d’un seul

La semaine prochaine auront lieu les réunions sur la la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Bank of England (BoE), de la Bank of Japan (BoJ) et de la Banque nationale suisse (BNS).

Résultats annuels mitigés

Le Swiss Market Index (SMI) a évolué à la hausse pendant une bonne partie de la semaine, alors que la saison des résultats s’achève. Le bénéfice de l’assureur-vie Swiss Life a crû de 8% l’an dernier pour atteindre 1,11 milliard de francs, mais les revenus issus de frais ont déçu à cause de la retenue des marchés immobiliers. Les actionnaires ont quand même de quoi se réjouir: le dividende passe de 30 à 33 francs par action. Geberit, le technicien sanitaire, entend verser un dividende en hausse de 10 centimes (12.70 francs par action). En effet, il a augmenté son bénéfice d’exploitation (EBITDA) et sa marge malgré la crise de la construction. En raison d’un effet fiscal, son bénéfice net a toutefois chuté de 12,6%. Swissquote a réalisé un bénéfice record. Son dividende devrait donc passer de 2.20 à 4.30 francs par action. Sandoz, le spécialiste des génériques, est en pleine croissance. Grâce à ses activités à forte marge avec les médicaments biosimilaires, il a réalisé un chiffre d’affaires d’USD 9,65 milliards, en hausse de 6% par rapport à 2023. Tecan, le fournisseur d’équipements de laboratoire, a dépassé les prévisions au vu de ses bons résultats: il a légèrement amélioré sa marge et augmenté son bénéfice de bien 9%. Autoneum, sous-traitant du marché automobile dont les volumes de production croissent, a également présenté des résultats notables et de bonnes marges. Quant à Galenica, le groupe de santé, il profite de l’évolution démographique. A moyen terme, il s’attend à une croissance annuelle de son chiffre d’affaires entre 3 et 5%. Stadler Rail, le constructeur de trains, a annoncé un nouveau record pour l’exercice écoulé, tant au niveau du bénéfice que du carnet de commandes, mais la force du franc suisse lui donne du fil à retordre. Le fabricant de chaussures de course, On, s’est aussi réjoui de la bonne marche des affaires, même s’il n’a pas été en mesure de répondre aux attentes élevées des analystes: ses actions ont chuté de 19%. Meyer Burger, le fabricant de modules solaires à Freiberg en Allemagne, il a fortement déçu. En effet, il a essuyé une perte de près de 292 millions de francs, l’an dernier. Par ailleurs, la production de ses modules solaires a été arrêtée mi-mars. Galderma, le producteur de soins de la peau, qui entend entrer en bourse, verra ses actions négociées pour la première fois à la SIX Swiss Exchange le 22 mars à un prix d’émission entre 49 et 53 francs. Avec 40,5 millions de nouveaux titres, cela représente un volume de placement d’environ 2 milliards de francs.

 

Inflation américaine persistante

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 3,2% en février, contre 3,1% le mois précédent. En revanche, l’inflation sous-jacente, qui est observée de près par la Fed, la banque centrale, et qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a légèrement baissé, passant de 3,9 à 3,8%. Malgré des données sur l’inflation plus mauvaises que prévu, bon nombre d’investisseurs sont encore de l’avis que les autorités monétaires américaines baisseront les taux directeurs pour la première fois au mois de juin. Les marchés des actions ont donc réagi mardi, par des gains de cours.

 

Boeing poursuit son vol en descente

Les mauvaises nouvelles concernant ce constructeur d’avions américain arrivent en escadrille. Outre les récentes pannes, l’administration américaine de l’aviation civile (FAA) vient de constater de nombreux défauts de production sur le modèle 737 Max. Cela pèse sur les actions qui ont chuté de plus de 8% rien que cette semaine. Depuis début janvier, elles ont fléchi de 30% environ. En revanche, Airbus, numéro un mondial de l'aéronautique, a terminé l’année avec une croissance de 14% de ses titres. Il y a néanmoins une lueur d’espoir pour Boeing qui a enregistré en février plus de commandes que son concurrent européen.

 

L’industrie de la zone euro en recul

La récession arrive. Les impacts de la politique monétaire plus restrictive sont particulièrement visibles dans l’industrie. La production a fléchi de 3,2% en janvier de manière surprenante par rapport au mois précédent. Sur l’année, cela représente même un recul de 6,7%.